"Berezina" de Sylvain Tesson

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Revue de presse

Cet aventurier, un peu givré, a repris, deux siècles plus tard, la route verglacée de la retraite de Russie, au guidon d'un side-car russe. De tout temps, à quoi juge-t-on la qualité de l'aventurier  ? À la prestance de son destrier. Cramponné à l'encolure de son âne, Sancho Pança ne saurait prétendre au même statut que Lawrence d'Arabie, surplombant les vastes horizons du désert entre les bosses de son chameau. Ainsi en va-t-il du fantasque Sylvain Tesson, qui arpente les grands espaces et les confins isolés au guidon d'increvables Oural. Ces side-cars rustiques, «fleurons de l'industrie soviétique», qu'il chevauche depuis des lustres pour avaler, à une allure de sénateur mais non sans risque, les verstes infinies de steppes où se perdre...
Le lyrisme sec, la verve poétique, la fièvre ludique et grave de Sylvain Tesson confèrent à ce récit, truffé de bonheurs d'expression et de tableaux saisissants, une pénétrante hauteur de vue. C'est le carnet de route d'un grognard aux semelles de vent. (Jean-Claude Raspiengeas - La Croix du 11 février 2015)

Le dernier livre de Tesson est probablement le meilleur et pour plusieurs raisons qui ne méritent que peu de discussion : tout d'abord, il retourne en Russie, sa terre de prédilection (...) ensuite, et de manière très originale, il va mener en parallèle le récit de son propre voyage de Moscou à Paris en moto soviétique avec des copains russes et français (dont Cédric Gras, autre écrivain voyageur, russophile pathologique comme lui), et celui de la terrible débâcle de la Grande Armée ; enfin, son style, arrivé à maturité, est à la hauteur de l'horreur de l'époque, plein de sang et de drames, mais aussi d'humour, d'alcool (vodka uniquement)... et de pannes de moteur... (Yves Panis - Libération du 2 juillet 2015).